Bonnes habitudes alimentaires et bienséances à table


C’est la fin de la saison des asperges en Tunisie et le début en Alsace, l’occasion de les cuisiner à toutes les sauces. Chez Mamie on les mange principalement cuites à l’eau, dans leur plus simple appareil, accompagnées d’une mayonnaise faite maison. Ce week-end nous avons déjeuné en famille, à l’extérieur, et notre arrière-grand-mère « Mamema » est venue partager le repas avec nous. L’occasion de préparer ensemble des choses simples et agréables à l’oeil et de rappeler aux enfants les bonnes habitudes alimentaires et les bienséances à table.

tarte aux asperges

Dans le jardin et la cuisine en amont du repas…

On met la main à la pâte !

Associer les enfants à la préparation des plats et, quand c’est possible, à la culture, cueillette, récolte des denrées, est un bon moyen de leur faire comprendre que tout vient de la Terre, qu’il est nécessaire d’en prendre grand soin, que le gaspillage comme les critiques sur tel légume ou tel plat (du genre « c’est pas bon ! ») sont interdits. Ils ont parfaitement compris tout cela et ont évidemment le droit de ne pas aimer quelque chose et de dire que les choux ne sont pas à leur goût. Mais cela s’arrête là. En cas d’invitation ou à la maison, les enfants savent qu’on ne critique la nourriture offerte sous aucun prétexte. Il vaut mieux alors goûter ou laisser le reste dans le plat sans rien dire.

A table…

Certaines de ces règles sont parfaitement intégrées au quotidien et sont même devenues un réflexe comme les invocations qui sont un excellent moyen pour débuter un repas car, comme pour tous les aspects de notre vie, nous commençons en prononçant le nom de Dieu, Bismillâh, au nom d' »Allâh« , Dieu en arabe. Les enfants aiment beaucoup ce rituel : je commence en remerciant Allâh pour ce que nous avons sur la table et pour Sa générosité en général, puis ils proposent toujours une invocation « de leur cru ».

On ne s’accoude pas !

« Je ne m’accoude pas quand je mange, je ne suis qu’un serviteur, je mange comme un serviteur et m’assoie comme un serviteur » (Rapporté par Boukhari). D’ailleurs la meilleure manière d’éviter cela est de manger modestement sur une nappe, au sol, (façon « pique-nique » pour les lecteurs de ce blog qui ne connaîtraient pas cette tradition), cette sunna prophétique, encore très vivace dans beaucoup de régions de Tunisie. D’ailleurs, dans notre famille, rares sont celles qui possèdent une table… c’est dire !

On sert ses convives !

On commence par servir ceux qui se trouvent à droite et, évidemment, celui qui sert le repas ou la boisson sera la dernière personne à se servir, un peu comme dans l’étiquette française en la matière. Ensuite l’hôte ne mange pas en premier et baisse le regard pour ne pas embarrasser ses convives… il ne s’agirait pas d’épier constamment les assiettes histoire de voir si on a bien réussi nos plats hein 🙂

On partage !

Manger ensemble, en famille, est un immense bienfait et on s’en rend bien compte au quotidien. Les enfants comprennent bien l’importance du partage de la nourriture avec les autres notamment si l’on mange avec des personnes pauvres auxquelles on doit donner la préférence sur soi. En Tunisie, ce n’est malheureusement pas ce qui manque, des pauvres. Entre ceux qui ne mangent de la viande qu’une fois par mois et ceux qui mangent tout juste à leur faim, il y a de quoi réfléchir et être satisfait de la nourriture que l’on a sur la table.

Egalement, en période de Ramadhân (qui arrive à grands pas d’ailleurs), même s’ils ne jeûnent pas, ils « participent » en emmenant avec leur père de la nourriture à la mosquée pour les défavorisés, les étudiants, les personnes âgées seules ou encore les célibataires qui viennent y manger quotidiennement. Mais cette année, second ramadan que nous passerons entièrement en Tunisie, j’aimerais vraiment les associer à quelque chose de particulier, je n’ai pas encore bien déterminé à quoi…  on verra si Dieu le veut, in châ-a-llâh.

En tous les cas, mois de ramadan ou pas, il y a quelques règles alimentaires en Islam, qu’on appellerait « diététiques » aujourd’hui, auxquelles on se conforme avec plus ou moins de mal selon les occasions :

On mange peu et sans précipitation !

Manger doucement en mastiquant bien en fait partie. Il y a beaucoup d’occasions où les repas sont pris à la va-vite. Les excès de nourriture sont aussi interdits et quand, en Français, on dit que « la gourmandise est un vilain défaut » on n’est pas loin de la règle islamique qui préconise de manger peu/modérément à chaque repas ; ainsi Muhammad, le dernier Prophète de l’Islam, a dit :

« Nous sommes un peuple qui ne mange que s’il a faim et s’il mange c’est sans excès. »

« L ’homme n’a pas rempli de récipient pire que son estomac. Quelques bouchées suffisent pour se restaurer. Si l’homme tient à manger plus, qu’il réserve un tiers pour la nourriture, un tiers pour l’eau et un tiers pour l’air. » [ Rapporté par Ahmed, Ibn Majja et Hakim ]

On finit sur une note de reconnaissance !

On termine notre repas en disant al hamdulillâh, qui veut dire « Les louanges vont à Dieu », pour montrer sa reconnaissance et le fait que chacun est bien conscient des bienfaits qui nous couvrent.

***** Ci-dessous une vidéo très complète sur ces bienséances :


Laisser un commentaire